Skolvan, 40 ans de scène !

SKOLVAN 40 ANS DE SCENE

Skolvan fête ses 40 ans de scène en 2024, à cette occasion Laetitia est aller à la rencontre de Gille Le Bigot, guitariste du groupe.


Pouvez- vous revenir sur la création du groupe et les anciens membres du groupe qui ont partagé les scènes ?
A l’origine on trouve trois professeurs de musique de ce qui s’appelait alors le Conservatoire régional des musiques et danses traditionnelles de Lorient, devenu ensuite le centre culturel Amzer Nevez. Youenn Le Bihan à la bombarde, Patrice Quérré au violon et Yann Fanch Perroches à l’accordéon qui font appel à Gilles Le Bigot à la guitare pour animer leur premier fest noz Skolvan 6 avec Yann Fanch Perroches et Dom Molarden quartet au Conservatoire régional le samedi 14 avril 1984. Le nom de ‘ SKOLVAN ‘ sera trouvé un peu plus tard pour une tournée d’une semaine en Galice en septembre 1984.

Repères cf pièce jointe

Lire également sur Wikipédia avec un historique très complet : https://fr.wikipedia.org/wiki/Skolvan_(groupe_de_musique)

Quelle était l’ambiance des festoù noz de l’époque, les moyens techniques… ?

Les années 80 ont été ce que l’on appelle ‘ Le creux de la vague ‘
J’ai commencé à jouer dans les festoù noz en 1976, essentiellement en Haute Bretagne où l’on sentait un frémissement en particulier avec l’arrivée de jeunes groupes comme GALORN ou LA MIRLITANTOUILLE, vous avez raison d’associer Ambiance et Moyens techniques car mes premiers festoù noz je les ai faits avec des sono Bouyer c’est à dire des sonos de kermesse avec des cornets comme enceintes et des tables de mixage à 4 entrées avec simplement un volume du grave et de l’aigu… Les premières véritables sonos sont arrivées dans les festoù noz à la fin des années 70 avec des gens comme Michel Caous (qui créa ensuite Eurolive) ou Jean Claude Chidiac qui arrivait de Paris avec une bonne longueur d’avance. Encore une fois, de mon expérience avec le groupe GALORN, les salles se sont remplies quand le son est devenu bon, à la fin des années 70 nous faisions au minimum 1000 entrées à chaque fest noz dans les Côtes d’Armor avec un public très jeune, il faut dire que nous nous affranchissions des règles propres à la musique traditionnelle à danser pour faire une musique plus moderne mais plus proche de la musique folk de l’époque (Planxty, Bothy Band en passant par Malicorne).Skolvan 7

Ensuite le soufflet est retombé et au début de Skolvan en 1984 nous jouions devant 200 personnes maximum avec une moyenne d’âge de plus de 40 ans. Les années 80 ont été difficiles mais paradoxalement très riches du point de vue musical, ce fût un laboratoire d’idées avec la rencontre déterminante entre musiciens issus du folk (comme moi) et musiciens issus de la musique traditionnelle (comme Youenn Le Bihan). Hormis des groupes comme SONERIEN DU (1971), DIAOULED AR MENEZ (1971) BLEIZI RUZ (1973) KANFARTED ROSTREN (1975) TAMMLES (1980) les années 80 ont vu émerger de nombreux groupes dont certains ont durablement marqués l’histoire de la musique bretonne, GWERZ (1981) BARZAZ (1988) et en fest noz PENNOU SKOULM (1982) BF 15 (1983) SKOLVAN (1984) STORVAN (1984) CARRE MANCHOT (1986). Les choses se sont nettement améliorées à partir des années 90.

Au début de SKOLVAN nous avons très vite compris qu’il nous fallait quelqu’un pour nous accompagner au son, un ami accordéoniste Michel Biard, passionné de musique cajun nous a sonorisé pendant les premières années avec sa petite sono faite de bric et de broc, mais qui arrivait à un résultat plus qu’honorable. Nous avons arrêté de travailler avec Michel Biard quand les salles sont devenues plus grandes, le public plus large et donc la puissance insuffisante.

Beaucoup de choses ont changé depuis la création de Skolvan, sur scène, comment expliquez vous la longévité du projet et ce lien qui vous unit entre musiciens et le public ?

La longévité d’un groupe est liée au succès rencontré au fil des années et à l’amitié qui se tisse entre les membres du groupe. Autrement dit, la rencontre avec le public et la bonne entente au sein du groupe. Depuis le début de Skolvan, 9 musiciens ont fait partie du groupe, seuls Youenn Le Bihan et moi sommes là depuis le début, l’arrivée de Bernard Le Dreau et 1997 et Régis Huiban en 2009 a renforcé la stabilité de l’ensemble et le plaisir de jouer ensemble reste à chaque fois intact. Le respect de la danse a été notre fil rouge depuis la création du groupe, notre public est constitué de danseurs amoureux de la danse bretonne, leur nombreux témoignages nous font part du plaisir qu’ils ont à danser sur notre musique.

Skolvan 2 avec Fanch Landreau et YF PerrochesEn 40 ans de scène, Skolvan a su garder un son propre au groupe, reconnaissable parmi tant d’autres. Quels sont au début de la création de Skolvan les univers qui vous ont inspirés, sont ils toujours les mêmes aujourd’hui ?

Depuis la création de Skolvan c’est l’univers des sonneurs et des chanteurs traditionnels qui nous ont inspirés. Nous avons gardé cette ligne depuis le début et continuons à nous inspirer de ce répertoire extrêmement riche. Nous avons toujours privilégié les airs, les thèmes les lignes mélodiques, les arrangements arrivent ensuite selon l’inspiration et dans ce domaine, à partir du moment où la base est solide, nous pouvons intégrer des influences multiples.

Avez-vous de nouveaux projets ?

Nous avons commencé à travailler sur des nouvelles compositions sans pour l’instant de projet précis. Pour la tournée des 40 ans nous allons revisiter les ‘tubes’ de Skolvan et le projet est également d’inviter des jeunes musiciens (iennes) à jouer avec nous sur scène, à ce stade nous ne pouvons encore dévoiler leur identité, l’idée est de changer en fonction des lieux en privilégiant des musiciens (iennes) locaux.

Comment voyez vous l’avenir pour la culture bretonne ?Skolvan 4 avec Loig Troel et Dom Molard

C’est une vaste question, il est difficile de dissocier l’avenir de la culture bretonne de l’avenir du monde en général… Si l’on fait abstraction de ce dernier point, le constat est que la culture bretonne dépend en grande partie du monde associatif, c’est ce qui fait notre force et notre fragilité en même temps. Les années Covid ont eu un impact destructeur sur le monde associatif, beaucoup d’assos vieillissantes ont mis la clé sous la porte et j’ai le sentiment qu’aujourd’hui nous nous retrouvons d’une certaine manière dans la situation des années 80 … La grande différence, et pas la moindre, est que notre musique intéresse de plus en plus de jeunes musiciens avec un excellent niveau musical. La culture bretonne est désormais inscrite dans notre paysage et elle ne disparaîtra pas grâce à tous les militants, les sympathisants, tous les gens qui n’ont plus honte de dire qu’ils sont bretons, qu’ils parlent breton, qu’ils écoutent de la musique bretonne. L’avenir est désormais entre les mains de la jeune génération.

Quel est votre ou vos meilleurs souvenirs de vos 40 années de scène ?

C’est difficile d’extraire quelques bons souvenirs tant ils sont nombreux. Parmi les plus curieux il y a ce concert de Skolvan en 1994 sur le toit de la tour Montparnasse, un des plus marquants est le concert à Milan au Teatro Picollo en 2002 avec un Jazz Band de 20 musiciens. Nos meilleurs souvenirs resteront les très nombreux moments passés au fest noz en compagnie des danseurs et ces instants magiques où à la fin du morceau on se dit : ‘ Là, il s’est passé quelque chose de fort’ merci à eux !

_14064_accueil
SKOLVAN aujourd’hui:

Régis HUIBAN : Accordéon chromatique

Gilles LE BIGOT : Guitares

Youenn LE BIHAN : Bombarde ,  Piston

Bernard LE DREAU / Saxophone

Toutes leurs dates : https://www.tamm-kreiz.bzh/groupe/1192/Skolvan
Photo de Une et photo finale de  Serj Philouse.

Laetitia LEMOINE

Share on FacebookTweet about this on TwitterEmail this to someoneShare on TumblrShare on Google+Pin on Pinterest
 

Laissez une réponse

Vous pouvez rédiger un commentaire ou répondre à quelqu'un.

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Vous pouvez utiliser ces balises HTML et les attributs :

<a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>

-->