Yoann An Nedeleg nous parle de sa collaboration avec Davy Spillane

bandeau

Création originale de yaouank 2016, Yoann An Nedeleg Noz Project Feat Davy Spillane, fera la part belle au Uillean pipe, cornemuse d’Irlande.
A cette occasion Yoann An Nedeleg qui sera accompagné d’un des meilleurs piper au monde, Davy Spillane, nous parle de la genèse du groupe.

Yoann, peux-tu te présenter ainsi que ton parcours musical?
J’ai débuté la musique à l’âge de 8 ans en apprenant la bombarde au Bagad Sant-Brieg avec Gildas le Buhé et Gwendal ar Bras. Ensuite je me suis tourné vers le binioù-kozh à l’école de musique traditionnelle de Saint-Brieuc (SKV) en suivant des cours avec Stéphane Foll. A 14 ans je découvre projet-nedeleg-unele Uilleann-Pipes et je continue à prendre des cours dans cette même école sous l’égide Loïc Bléjean (Carré Manchot, Glaz, Denez Prigent,…).   En 2014, je suis diplômé d’un MA (Master) of Arts – Irish Traditionnal Music Performance à l’Irish World Academy of Music and Dance de la University of Limerick (Irlande). Là-bas,  j’ai pu apprendre à me perfectionner dans le domaine de la musique irlandaise avec des grands noms tels que Liam O’Flynn, Donal Lunny, Davy Spillane, Mick O’Brien, John Mc Sherry, Brian Finnegan, Blackie O’Connell, Tiarnan O’Duichuinn, Ronan Browne, Mikie Smyth, Steve Cooney, Karen Tweed, Ian Carr, Alan Kelly, The Chieftains, …
En matière de musique bretonne, j’ai travaillé avec plusieurs musiciens de renommés en Bretagne à savoir Rémi Martin (accordéon diatonique – un des fondateurs du groupe Carré Manchot) qui m’a beaucoup initié à la musique bretonne car je jouais en duo avec lui. J’ai joué pas mal d’années avec mon compère du Lise Diwan, Maël L’Hopiteau (Plantec, Nedeleg-L’Hopiteau, Skaramaka) en festoù-noz. J’ai eu la chance de remplacer à plusieurs reprises Loïc Bléjean dans le groupe mythique Carré Manchot bien connu de la scène bretonne. Également, j’ai travaillé un bon nombre d’années avec le cercle celtique de Guingamp, Kroaz Hent Gwengamp, qui est classé en 1ère catégorie niveau excellence.
J’ai également participé à d’autres projets bien différents tels que l’aventure Skaramaka qui proposait un post-rock en langue bretonne. Le Breton, j’y suis très attaché, et donc il m’était tout à fait normal de créer dans cette belle langue. Dans ce groupe j’ai appris à adapter également le Uilleann-Pipes dans un autre registre et de sortir des sentiers bien balisés de cet instrument.

Le 19 novembre prochain tu vas proposer une création inédite avec Davy Spillane, comment s’est faite votre rencontre?
J’ai rencontré Davy lors de mes études en Irlande en 2014 grâce à un grand ami piper Blackie O’Connell. Lors de mon année de Master, J’avais un module d’étude qui s’intitulait creative process dont le but était de mener un projet personnel : j’avais écrit un mémoire sur Davy Spillane et l’introduction du Uilleann-Pipes dans la musique blue-grass dans les années 1980 et puis je m’intéressais beaucoup au pipemaking (lutherie). C’est donc dans ces deux buts que je suis allé le rencontrer. Je suis allé chez lui à plusieurs reprises pour le voir travailler et discuter de musique et puis le courant est très bien passé et une amitié s’est tout simplement créée. Je lui ai même demandé de me fabriquer un chanter (levriad) et comme je savais faire faire mes anches, il a accepté. Depuis, nous sommes en contact régulièrement. Il n’y a pas plus tard que la semaine dernière, j’étais chez lui pour lui parler du projet de Yaouank. Nous avons été filmés chez lui à l’occasion d’un documentaire FR3 en langue bretonne sur mon aventure en Irlande. C’est en cours de réalisation et le documentaire sortira en 2017. Il est réalisé par le journaliste Ronan Hirrien.

noz12L’idée d’une création à Yaouank est venu comment? c’est une commande?
Oui, c’est une commande. Glenn m’avait soufflé l’idée lors d’une discussion au festival de la bogue d’Or en 2015. Je trouvais l’idée trop ambitieuse et comme Davy Spillane ne jouait plus vraiment, je voyais difficilement le projet réalisable. Et puis en Février 2016, en allant le voir chez lui afin de récupérer mon nouveau chanter (levriad) et après avoir joué en session avec lui au Mc Gann’s pub à Doolin,  j’ai senti qu’il y’avait un bon feeling. Je lui ai ensuite écrit un mail après mon périple irlandais et surprise, il m’a rappelé pour me dire qu’il était plus que content de faire partie de mon projet en tant qu’invité.
Cette création Yaouank 2016, inédite, met en valeur le Uilleann-Pipes et l’envie de lui faire prendre un autre chemin que celui de la musique traditionnelle irlandaise.

Outre vous et Davy Spillane, y’aura-t-il du monde sur scène?
Bien évidemment ! J’ai la grande chance de pouvoir travailler avec de fabuleux musiciens et avant tout des amis de longue date : Gweltaz Hervé aux saxophones alto et baryton (Esquisse, Les trompettes du Mozambique, Vincendeau-Felder quartet, Colunia,…), Martin Chapron à la guitare électrique et au bouzouki ( Timothée le Net quartet, BEO, Skaramaka, IMG,…), Dylan James à la basse et à la contre-basse (Moger, An tridipop, Skaramaka,…) et le percussioniste irlandais de renommé Hopi Hopkins (Barzaz, Bleizi ruz, Guichen quartet,…). Il y’aura également Ronan Fouquet au son, qui fait un travail remarquable. Notamment quand il s’agit d’enregistrer du Uilleann-Pipes ou de le sonoriser en concert.

J’ai cru comprendre avec Glenn Jégou que votre set sera dansant, il y aura donc des airs à danser en festnoz?
Oui tout à fait. Mon projet s’articule autour de mes diverses influences musicales mais également autour de l’héritage familiale qu’est la musique de mon arrière-oncle, Yann Péron sonneur de renommé natif du Kreiz-Breizh (Trébrivan-Plusquellec, Haute-Cornouaille). Mon objectif est d’adapter certaines danses issues du répertoire de ce dernier dont la source provient d’un enregistrement de 1961 où il sonnait avec Pêr Guillou. J’ai donc effectué un travail d’adaptation axé sur l’étude des ornementations, des phrasés et styles régionaux que l’on peut trouver dans la musique bretonne (kan ha diskan, treujenn-gaol, Binioù-Bombard,…). Ensuite, j’ai essayé de retranscrire ces codes sur le Uilleann-Pipes, chose très difficile car l’instrument ne s’y prête pas vraiment…J’ai donc effectué un long travail d’écoute, j’ai appris à être beaucoup plus attentif à la danse en les pratiquant et comme je parle breton il m’était plus facile de comprendre les temps forts sur certains chants (le poids des mots, l’intensité du propos,…). Et le chemin est long ! Je ne suis qu’au début de mes recherches!  Afin de mieux comprendre les vieux enregistrements du sonneur Yann Péron je suis allé consulter des maîtres en la matière tels que Pierre Crépillon pour les gavottes Pôher où Michel Toutous (qui m’a donné des conseils pour les Loudias également). Aussi, Il m’était important d’aller voir mon premier professeur de bombarde, Gildas le Buhé qui m’a aidé dans l’étude du style vannetais. Dans ce long et passionnant travail d’adaptation de la musique bretonne sur mon instrument, il me semblait primordial de consulter Jean-Michel Veillon, qui m’a donné de précieux conseils. Je pense que c’est très important d’aller voir des grands musiciens qui ont acquis au cours de leur carrière énormément d’expérience. Ce qui leur donne le recul nécessaire pour guider les jeunes générations dans leurs recherches.
Cette quête, c’est en quelque sorte un processus de transmission…c’est aussi de la musique populaire et il faut s’en imprégner. Pour cela il me semblait indispenseable de comprendre l’état d’esprit, l’environnement et le contexte dans lequel le répertoire familial a été enregistré en 1961 par exemple. Cela m’a ouvert les yeux sur beaucoup de choses !
Le set proposé sera donc un set complètement dansable et il s’inscrit dans un souci de respect des terroirs et styles régionaux. Il y aura également un beau clin d’œil à l’Irlande et à Davy Spillane mais aussi aux ambiances post-rock.

Sais-tu si cette création sera éphémère ou plutôt amené à être reproduite ailleurs?
Cette création est une véritable occasion pour moi de faire de la musique bretonne aux Uilleann-Pipes : Je joue sur un instrument irlandais mais je viens d’ici et je tiens énormément à ma culture. Créer pour un tel évènement demande beaucoup d’investissement et d’énergie : c’est donc pourquoi nous pensons tourner en quintet par la suite et puis si Davy pouvait nous rejoindre dans des grandes occasions, on serait plus qu’heureux. Tout va dépendre des futurs évènements. Affaire à suivre…

Si tu devais décrire la création en 4 mots ou 4 adjectifs, quels seraient ils?
Musique, International, Amitié, Transmission

Et si tu as un message aux danseurs, qu’aurais tu à leur dire?
Nous voulons faire une belle musique, à la fois originale et dansable: nous souhaitons le confort du danseur et le plaisir de l’auditeur à la fois…venez faire un tour !

Fiche du Fest-noz Yaouank : http://www.tamm-kreiz.bzh/evenement/41572/partenaire

Enregistrer

Share on FacebookTweet about this on TwitterEmail this to someoneShare on TumblrShare on Google+Pin on Pinterest
 

52 commentaires au sujet “Yoann An Nedeleg nous parle de sa collaboration avec Davy Spillane”

Laissez une réponse

Laissez une réponse à Aurélie Cateline Annulez la réponse

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Vous pouvez utiliser ces balises HTML et les attributs :

<a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>

-->