Tout d’abord, peux tu nous reparler de ton parcours de musiciens?
J’ai commencé la trompette à l’âge de 8 ans à l’école de musique d’Hennebont. J’étais baigné dans un univers musical familial assez varié qui allait de la chanson française au musette en passant par le trad et le classique. Mes parents avaient été pas mal baigné dans le renouveau folk des 70’s et il y avait des disques vinyles de Stivell, Servat, Diaouled Ar Menez mais aussi des Wolf Tones ou de Graeme Allright, à la maison. De fait j’ai toujours entendu de la musique bretonne ou d’autres musiques trad depuis tout petit. Instinctivement j’ai ensuite demander à faire de la bombarde. J’ai intégré un cercle celtique à Languidic vers 12/13 ans ou j’ai appris à sonner pour la danse. J’ai aussi joué cercle de Clohars Carnoet et de façon intermittente au Bagad de Port Louis.
Toutes ces expériences m’ont fait rencontrer des musiciens et grâce à ça j’ai commencé à jouer en groupe avec Strollañ en 1996. Puis il y a eu ma rencontre avec Pol Jezequel par l’intermédiaire de son frère qui était luthier vers chez moi. Et en 2000 je l’ai remplacé dans Pevar Den, groupe dans lequel j’ai joué jusqu’en 2011. Entre temps j’ai rencontré Jean Louis Le Vallégant, en 2003, avec qui j’ai joué plusieurs spectacles, pour enfants et tout public, pour finir avec les Confidences Sonores en 2011. C’est grâce à Jean Louis que j’ai rencontré Yann Le Corre et Jérôme Kerihuel avec qui nous avons monté ‘ndiaz en 2010. Jean Louis a été la première rencontre importante pour moi car nous avions tous les deux une double personnalité instrumentale de sonneur de couple et de musicien à vent « modernes » (saxophone et trompette) et il m’a conforté dans cette bi-latéralité. Il y a également eu la période Alambig Electrik de 2007 à 2011, où on a créé avec Gael Runigo et Roland Conq puis Lors Landat un univers un peu neuf et surtout assez fun, de musique électro-disco-trad. C’est une époque, j’ai eu l’impression en tout cas, où il se passait de nouveau quelque chose en Bretagne au niveau des métissages et nous participions à cette dynamique, il me semble. Aujourd’hui avec ‘ndiaz je suis toujours dans ces mélanges mais avec un regard plus large et plus ancré à la fois…
Ma deuxième rencontre forte a été celle d’Erik Marchand au sein de Kreiz Breizh Akademy, une prise de conscience de l’importance de la langue et de la grande valeur musicale de notre répertoire chanté, pour moi qui était plutôt sonneur ! Cette seconde rencontre a engendré la troisième , celle d’ Ibrahim Maalouf qui m’a permis de goûter à de grandes scènes en compagnie de musiciens de jazz incroyables. Et au sein de cette équipe, la rencontre de Yann Martin et Martin Saccardy qui sont mes acolytes trompettistes sur scène et qui m’ont fait énormément progressé techniquement et humainement !!
L’aventure du Bagad du Bout du Monde, qui s’était créé pour jouer avec Ibrahim Maalouf, a démarré au moment où je songeais à mon projet plus personnel et leur intégration dans ce dernier m’est apparu comme une évidence.
Pour ce qui est de l’actualité, je viens de terminer une création avec Michel Aumont et Regis Huiban qui s’appelle SoufffleS 3. Nous travaillons aussi avec ‘ndiaz sur un nouveau disque qui sortira en octobre et nous finalisons également un disque avec Damien Mattheyses et Glenn Le Merdy (Heptafonik Trio, biniou/bombarde/percussions). J’ai également un projet est en cours avec Jean Louis Le Vallégant en couple biniou/bombarde sur le répertoire de l’Aven. De plus je joue aussi à l’occasion avec Jorj Bothua et j’ai aussi dans l’idée un nouveau projet personnel qui verra le jour en 2018, dans une formule différente. Enfin il y a quelques dates avec Ibrahim qui se profilent cet été … comme je le disais plus haut, plus large et plus ancré à la fois !
Le concours interlycée, as tu déjà eu l’occasion d’y participer?
Non, malheureusement je n’y ai jamais participé ! J’ai eu l’occasion d’aller au fest noz du concours lorsque celui-ci s’est déroulé à Lorient c’était en 2003 il me semble. J’en ai une image plutôt sympa mais j’ai surtout hâte de voir ça en vrai !
Tu es donc le parrain de cette nouvelle édition, quel est le rôle du parrain exactement? Comment vas tu t’investir?
De fait je suis une sorte de « président du jury » et puis ce qui me parait le plus important, c’est que j’ai rencontré des élèves il y a quelques semaines. Une classe option musique et une option breton. Je leur ai parlé de mon parcours et nous avons échangé autour de leurs questions, c’était vraiment intéressant. Ils sont réactifs et pointus. J’ai l’impression que je l’étais moins à l’époque… sans doute sont ils mieux informés, plus connectés.
Le fait que ce soit un concours destinés au jeunes, qu’est ce que ça t’inspire?
C’est enthousiasmant de rencontrer de jeunes adultes épris de culture bretonne mais ouvert sur de multiples esthétiques, ça donne de l’espoir pour l’avenir et pas seulement pour celui de notre musique populaire de tradition orale mais aussi pour notre avenir politique !
Concernant ton activité, Youn Kamm & Le bagad Penn ar bed connait un joli succès, ou pourra t’on vous voir jouer?
Nous serons au Printemps de Chateauneuf le 16 avril, à Gouel Broadel ar Brezhonneg à Langonnet le 20 mai, à Monterfil le 25 juin, à Larmor Plage dans le cadre de l’académie des cuivres le 22 juillet (nous jouerons un concert un peu spécial avec un ensemble de cuivre) et puis à Paimpol à la Fête du chant de marin le 13 août.
As tu un mot à tous ceux qui viendront jouer et danser au concours de Lannion?
Plijadur da gentañ ! (Du plaisir avant tout !)
Merci Youn! on rappelle que Tamm-Kreiz diffusera en direct le concours !