Les Assemblées du bourg de Batz 2019

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Alan Goudedranche a rencontré des responsables des désormais incontournables Assemblées du bourg de Batz.
Bernadette Rivalant et Gwenn Trimaud ont répondu à ses questions !

Pouvez-vous nous parlez de la création des Assemblées, son histoire ?
56842840_2288394438099313_2072460808540913664_nBernadette: En 2000 nous avions fait l’anniversaire du fest-noz de Kervalet. Non. En 2001. C’est en 2001 qu’on avait fait la 1ere édition… on l’avait fait sur la place de la chapelle à Kervalet.
Gwenn: Oui pour les 50 ans du cercle. Il n’y avait rien, pas de buvette, juste un pack d’eau ! Je me souviens. On avait Didier Durassier dans le jury… Philippe Jégou… il y avait 5 ou 6 jury.
Pour ce qui est du nom, c’était pour faire un clin d’œil aux Assemblées qui existaient au XIXe siècle.

A l’origine, il s’agissait donc d’un concours ?
Gwenn: Oui un concours dans Kervalet. Et l’année d’après on l’avait fait au mois de mars à la salle des fêtes, c’était un dimanche après-midi.
Bernadette: Oui que un dimanche après-midi, avec également un fest-deiz.
Gwenn: L’année d’après on a du… Enfin petit à petit on a étoffé l’événement.

Désormais les Assemblées se déroulent sur quatre jours: la nuit au musée, les concours, la soirée cabaret et le fest-noz c’est ça ?
Gwenn: Oui et le vendredi soir nous avons ajouté ces soirées cabarets. Mais on avait du mal parce qu’on ne savait pas vers quelle formule nous diriger, le vendredi était très compliqué à programmer. On a fait des soirées cabarets… un fest-noz le vendredi une fois aussi, mais qu’avec des groupes sous un chapiteau énorme, mais on avait fait un gros bide.
Au départ ce n’était qu’une scène ouverte, puis on s’est dit qu’il fallait mieux cadré la chose avec des groupes programmés à l’avance. Du moins avec au minimum une formation qui joue au début pour lancer la soirée et qui reviens jouer par la suite (entrecoupé de groupe de la scène ouverte).
Au final c’est très bien comme ça, on a un concert de prévu (cette année avec deux groupes : le duo Menguy/Bérenguer et le Trio Dell’ Amore) avec de la scène ouverte entre temps. [Fiche du concert]
Et un fest-noz le samedi soir avec Becker-Huiban, Hautbois-Chauvin, les frères Badeau,Ollu tad ha mab et Trimaud/Beliard .[Fiche du fest-noz]

44399607_1253965281423240_2948940896374095872_nLes Assemblées vont-elles rester sur 4 jours ou pensez-vous aller au-delà ?
Gwenn: Tous les ans on a de nouvelles idées ! On aimerait bien faire des rappels dans l’année, avec Dastum 44 si possible. Si il y a l’Assemblée à telle date, pourquoi pas réaliser une fois par mois un atelier chanté, pour permettre aux personnes qui font les concours de venir écouter du répertoire, et dans l’idéal faire cela sur plusieurs bourgs de la presqu’île guérandaise comme Mesquer, Saillé, le Pouliguen, le Croisic, etc… Mais cela demande une logistique…
Bernadette: Et du temps.
C’est compliqué… On a plein de bonnes idées, mais je trouve que 4 jours c’est suffisant puisqu’il faut réussir à les faire tourner !

Ce sont que des artistes de Loire-Atlantique qui animent les Assemblées ou votre choix est varié ?
Gwenn: Hormis Vincent Béliard et moi (Gwenn Trimaud) ainsi que Jean-Félix Hautbois et Gaël Chauvin qui vont chanter du paludier, pour le fest-noz on aime bien ramener différents terroirs, pour avoir quelque chose de très varié.

Avec en plus un visuel qui accroche, on reconnaît l’événement assez facilement.
Gwenn: Oui c’est Laurent Lebot qui fait l’affiche (même illustrateur que pour Yaouank). Tout est venu petit à petit, maintenant Gildas Buron (conservateur du musée des marais salants de Batz) nous fait l’édito tous les ans.

Autre évènements et pas des moindres, la reformation des Trompettes du Mozambique et pourtant ils ne sont pas sur le programme officiel!
Gwenn: Non, quand ils m’ont appelé on avait déjà tout fait. Ils ont eu une annulation de date, et du coup on les accueille le samedi vers 18h00. On va surement écourter le concours duo improvisés pour l’occasion. [Fiche du concert]

53321684_10151046533664967_8876151345749426176_nParlons des Trophées, il y en a 3 c’est cela ?
Bernadette: 4 trophées qui portent le nom de personnes qui ont marqués la presqu’île et Batz-Sur-Mer comme Thierry Goudédranche, Christophe Caron, comme Jean Rivalant.et le prix « spécial paludier ».
Gwenn: D’ailleurs au début il n’y avait que le prix spécial paludier. C’est un concours sur le terroir : celui du Rond Paludier !

Pour ce qui est des sélections Gourin, comment ça s’est fait ?
Gwenn: Nous avons la sélection Gourin pour le concours danse et pour le concours duo libre.
C’est une histoire très longue ! À un moment on s’est dit pourquoi pas demander si on peut être qualif’ Gourin pour le Biniou-Bombarde. On nous faisait des petites promesses chaque année comme quoi la prochaine édition serait la bonne. J’ai fini par laissé tomber et puis je croise Julien Le Mentec qui gérait les duo-libre à Gourin. Avec lui ça s’est fait très vite, d’un coup a été décidé que le vainqueur du duo libre de l’Assemblée était qualifié à Gourin.

Ça doit ramener du monde le fait qu’il y a de la sélection pour Gourin, que ce soit du public, des sonneurs ou des danseurs ?
Gwenn: Honnêtement il n’y a pas de vérité, ça change chaque année. Une année tu peux te retrouver avec 8 couples biniou-bombarde et 3 duo-libre, et là tu vois cette année on a un couple de biniou-bombarde et on a beaucoup de duo-libre..

Quel bilan avez-vous pu dresser de l’édition 2018 ?
Bernadette: Globalement, il y a avait beaucoup de monde à toute les activités !
Gwenn: En fait ça fait 4-5 ans qu’on a pris un bon rythme de croisière. Nous en sommes satisfait.
Alors qu’avant on avait toujours une petite appréhension, si on ne dépassait pas les 120 entrées pour le fest-noz…
Bernadette: Oui c’est assez limite dans ces cas-là. Mais maintenant les Assemblées du bourg comptent dans le paysage guérandais et au-delà..

Derrière les Assemblées du bourg, y a t‘il une revendication culturelle ?
Bernadette: Oui, évidemment, celui du terroir paludier…
Gwenn : (petite anecdote) Actuellement j’ai une stagiaire à l’atelier qui me dit « dit donc chez vous à Batz-Sur-Mer, dès qu’on croise quelqu’un, il a toujours un lien avec la musique, ou la danse,… »
Bernadette: C’est un peu con à dire mais au final on est plus proche du vannetais que du nantais.
Gwenn: Tu vois hier (dimanche 7 avril),  j’étais au concours des Bagadou à Saint-Brieuc, le terroir c’était le « nantais et presqu’île guérandaise », et je ne suis pas d’accord, les 2 n’ont rien à voir ensemble!

À Nantes je ne pense pas qu’on ressente la même chose autour de cette identité bretonne, je ne pense pas qu’elle est vécu comme on la vit ici…
Le but des Assemblées est de mettre en valeur ce terroir de la presqu’île.
Bernadette : Oui ça fait partie de nous.

Pourquoi avoir autant cette envie de partager et de s’impliquer dans la culture bretonne ?
Bernadette: Tout simplement parce que des gens nous ont transmis et donné cette culture, et on va pas la garder pour nous ! Il faut qu’on continue de transmettre un maximum.
Gwenn: Mais j’ai quand même envie de dire qu’il y a les consommateurs de cercle et de bagad (et de fest-noz même si il ne le dit pas) et ceux qui vont s’investir. Certains viennent à la répétition, et puis il rentre, c’est tout. Ils vont en fest-noz, ils dansent et voilà, ils ne se posent pas de question. Moi je suis arrivé au cercle pour danser, mais une fois que j’ai mis le pied dedans, j’étais bille en tête, j’ai rencontré Thierry, j’ai rencontré Christophe… Il y a toujours ce besoin d’aller plus loin…
À cette époque je participais à des concours de sonneurs, et je me suis dit que ça serait bien d’en faire chez nous .

Comment vous voyez le fest-noz aujourd’hui ? Vous y aller encore ?
39200949351_4ed8cee949_bGwenn: C’est pareil ! Il y a les consommateurs… et ceux qui viennent avec leur bouteille d’eau et qui veulent 150 danses différentes dans la soirée. Avec Vincent ça nous arrive de jouer dans le pays de Redon où l’on retrouve quelques individus comme cela. T’as envie de t’éclater sur une suite de Ridée 6 temps qui dure 8-10 minutes, et au bout de 3 minutes on vient te voir pour te dire qu’il y a déjà eu une ridée 6 temps et que c’est trop long !

Certains danseurs sont plus exigeants ?
Bernadette: C’est peut être dû à tous les ateliers danses qu’il y a désormais.
Gwenn: Ça reste des cas assez rares. Et puis nous (l’Assemblée) on essaye de faire un fest-noz avec des duos, j’influence beaucoup la programmation (rires), il n’y a pas de groupe. C’est l’une des particularités des Assemblées, inspiré du printemps de Châteauneuf.

Quelque chose te dérange dans les groupes ? Tu préfères les duos ?
Gwenn: Moi je m’éclate plus sur un couple de sonneurs ou de chanteurs.
Quand on a un duo, il y a un vrai échange entre les deux mecs qui sont là et les danseurs, 250 personnes maxi, et l’osmose tu la trouves.

J’avais lu pas mal de chose autour du fait que plus ça va, plus cet échange entre le musicien et le danseur se perd.
Gwenn: En même temps quand tu as une rangée de retour, une rangée de micros, la scène à dix mètres…Moi je ne m’y retrouve pas. Avec Vincent souvent on prend deux chaises, on se met au milieu des danseurs, c’est plus intimiste et tu es trempé de sueur, les danseurs pareils…
Même un chanteur dans la ronde ! C’est humain. Après c’est sûr, pour certains duos tu es obligé de sonoriser. Mais dans une petite salle avec l’aspect de proximité c’est ce que je préfère.

Merci pour tout Gwenn et Bernadette ! et rendez vous du 11 au 14 avril à Batz-sur-mer

 

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