Artiste discret aux talents multiples, Erwan Hamon, tantôt flûtiste, chanteur ou talabardeur exerce ses talents sur les scènes de Bretagne et d’ailleurs depuis des années. Rencontre et portrait.
Peux-tu nous raconter comment tu en es venu à la musique traditionnelle?
Ah mes débuts… La flûte à bec en CE2 (je remercie mon instit’ de l’époque, Pierre !), et puis mes parents qui nous emmenaient mon frère et moi dans de belles fêtes: la Bogue d’Or à Redon, même si parfois la finale de chant le dimanche était un peu longue pour les enfants !!!, la Fête de la musique Gallèse à Monterfil bien sûr (devenue la Gallésie en Fête – un de mes festivals préférés dans l’année), et puis quelques festoù-noz autour de Redon… Sans oublier les premiers groupes que j’ai vus sur scène : Tammlès, Diaouled Ar Menez, Pennou Skoulm, Christophe Caron et Louis Yhuel (bombarde et orgue).
Par quel instrument as-tu commencé? Pourquoi?
J’ai commencé par le Tin whistle et la flûte traversière puis je me suis essayé à la bombarde quelques mois plus tard… Avant j’avais bien tenté l’accordéon: j’adore, mais pas en jouer!! Je me suis donc tourné très vite vers les instruments à vent… Je joue aussi de la veuze.
Auprès de quels artistes as-tu fait tes premiers pas? Avec qui as-tu essentiellement appris ce que tu sais?
Les personnes importantes que j’ai rencontrées quand j’étais gamin : Jean-Michel Veillon, Christophe Caron, Yannig Alory, Desy Wilkinson, Charles Quimbert… Et les musiciens avec qui j’ai joué depuis tout jeune, c’est comme cela que l’on apprend ! Yannig Noguet, Janick Martin, mon frère Mathieu bien sûr, Youen Paranthoën… On s’est tous connus lors de la Bogue, du Kan Ar Bobl et d’autres fêtes entre Vannes et Redon.
A quel moment as-tu décidé d’en faire ton métier?
Après le lycée, après ma terminale S, j’ai fait mon objection de conscience à Dastum Rennes, et enchaîné professionnellement. D’abord comme prof, et maintenant principalement sur scène, même si j’anime aussi quelques stages de temps en temps, ou interviens au Pont Supérieur par exemple pour la formation de jeunes musiciens qui veulent aussi en faire leur métier !
Actuellement tu joues avec plusieurs formations (Hamon Martin Quintet, Katé Mé…) Que recherches-tu principalement?
Le plaisir bien sûr, mais je m’oriente de plus en plus vers des choix assumés, une cohérence dans chaque projet… Je me donne autant pour un duo que pour le projet « Sonneurs » de Erwan Keravec en musique contemporaine par exemple. Le quintet et duo Hamon-Martin sont très importants aussi pour moi bien sûr; c’est un peu la famille! Et puis j’aime beaucoup jouer dans des lieux différents, en bombarde et orgue (église) ou encore ce que l’on a pu faire avec la Dame Blanche: 40 spectacles dans des lieux de patrimoine magnifiques.
Peux-tu nous dire ce que tu as mis dans ta carte Blanche diffusée sur Canal Breizh le 30 Juin?
Et bien la base! Des grandes références pour moi, et des artistes qui ont ponctué mon parcours, ce qui me touche le plus en musique trad’.
Cette carte Blanche contient vraiment beaucoup de morceaux chantés. Comment peux-tu expliquer ce choix? Quel rapport entretiens-tu avec le chant?
Beaucoup de morceaux instrumentaux viennent du chant au départ, c’est universel, et ça raconte beaucoup de choses : les textes, les timbres de voix extrêmement variés, les syllabes, les onomatopées… alors, des fois pas besoin d’ajouter grand-chose ! C’est toujours un plaisir d’accompagner des chanteurs, je l’ai fait beaucoup (HMQ, Jeu à la Nantaise, Katé-Mé, la Dame Blanche, BHQ, Annie Ebrel…) et j’apprécie particulièrement.
Et l’exemple récent : la version de Notre Dame des oiseaux de fer contre cet inutile projet d’aéroport avec une dizaine de chanteurs invités (GirO/Hamon/Vassallo/Cantat/Sansévérino/Mouss et Hakim/Minvielle/Loiseau/Igluka et Coutant)
Retrouvez la chanson en écoute et en téléchargement gratuit sur le lien suivant : https://soundcloud.com/user-794558107/notre-dame-des-oiseaux-de-fer
